Une tribune de Benoit Montet, directeur de Top Employers France
Chaque année, Top Employers Institute certifie via une méthodologie rigoureuse les entreprises qui disposent des meilleures pratiques RH en France. En 2015, ce sont désormais 58 entreprises qui sont certifiées. Au plus près de l’évolution des meilleures pratiques RH en France et à l’international, Top Employers Institute présente également une vision prospective des grandes tendances et priorités RH 2015.
Il est utile de le rappeler, Top Employers n’est ni un palmarès, ni un institut de sondage mais bien un organisme de certification indépendant. Pour preuve, la rigueur du processus d’évaluation des politiques RH des entreprises. Celui-ci se déroule en quatre étapes : d’abord, l’entreprise évaluée répond à une enquête sur ses Best Practice RH. Puis, Top Employers engage un processus de vérification de la réalité des offres RH et soumet ce processus à l’audit d’un cabinet indépendant (Grant Thornton) . Enfin, le département recherche du Top Employers Institute consolide l’ensemble des réponses pour obtenir un scoring déterminant si l’entreprise est ou non certifiée.
Ce processus, à la fois rigoureux et exigeant, nous rend unique. Pour les entreprises, la certification Top Employers offre un double avantage : d’une part, de disposer d’un benchmark sur leur politique RH pour s’inscrire dans une dynamique d’amélioration continue et d’autre part rendre les salariés fiers de leur employeur et attirer davantage de talents.
Les grandes tendances 2015 chez les Top Employers
Grâce aux nombreux audits et visites d’entreprises menés en 2014, avons identifié 5 grandes tendances et priorités RH pour cette année à venir.
La première concerne la définition du leadership.
Si la notion de leadership était communément reliée à une sorte de « don » comme le charisme, nos entreprises Top Employers opèrent une réelle évolution de la définition même du leadership. Aujourd’hui, elles cherchent à réconcilier l’expertise managériale et l’expertise technique. Comment ? En mettant des critères d’évaluation communs entre les filières techniques et les filières du management. Des talents engagés, porteurs du changement, capables de faire bouger l’organisation et d’encourager l’innovation, c’est désormais la nouvelle définition du leadership ! Pourquoi ? Parce que l’innovation est clé pour le succès de l’entreprise et que celle-ci est générée par l’exemple et non pas par le pilotage d’autrui. En France, pourtant le leadership reste encore l’apanage des hauts potentiels ce qui n’est pas le cas dans le reste de l’Europe où un programme de développement du leadership est défini sur plusieurs niveaux dans l’organisation par 67% des Top Employers France contre presque 80% dans le reste de l’Europe
La seconde a trait à la réappropriation par les directions générales de la gestion des talents. Contrairement aux idées reçues, les directions générales des Top Employers sont très fortement impliquées dans le processus de gestion des carrières et dans la planification des effectifs (Ils sont 72% à s’impliquer dans la définition des compétences attendues pour les postes clefs et 80% à participer à la définition des besoins qualitatifs et quantitatifs des effectifs). Une tendance lourde qui reflète la préoccupation toujours plus stratégique des entreprises de garder leurs talents, mais aussi à l’informatisation généralisée de processus administratifs comme la GPEC et le Head-count et l’ajout de critères qualitatifs à ces données stratégiques.
La troisième est que les formations sont de plus en plus innovantes. Les Top Employers incitent plus leurs collaborateurs à se former en dehors de leurs murs. Un vrai changement de posture chez nos Tops Employers ! Alors qu’ils étaient 56% en 2011 à considérer les conférences, les séminaires externes, congrès ou autres associations de métiers comme gadget, ils ne sont aujourd’hui plus que 5% ! Une attitude qui s’explique par l’intérêt grandissant des entreprises à mettre leurs salariés en situation de capter, à l’extérieur, les innovations et les tendances. Une innovation dans l’apprentissage qui requiert aussi chez nos Top Employers une attention particulière puisqu’elles redoublent d’énergie pour créer des supports de plus en plus « geek » (company games 60%, e-learning 95%, social learning 45%…
La quatrième illustre un intérêt grandissant pour l’intégration de leurs salariés. La mesure d’une bonne intégration, c’est la mesure de la différence entre la perception de l’entreprise et la réalité. Du coup, bien avant l’intégration, les Top Employers évangélisent sur leurs métiers auprès de la future génération et n’hésitent plus à aller dans les lycées pour parler aux jeunes filles des métiers d’ingénieurs par exemple. Ensuite l’intégration commence dès la signature de l’offre de poste et pas à l’arrivée physique dans l’entreprise et le parcours d’intégration continue bien après la période d’essai.
Enfin, la cinquième tendance est la volonté d’une culture d’entreprise qui passe par plus d’actions et moins de discours. On achète moins un produit pour ce qu’il est que pour ce qu’il représente. De la même façon, on ne s’engage plus dans une entreprise uniquement pour un poste ou pour un salaire mais aussi pour un projet collectif. Si les Top Employers l’ont bien compris et depuis longtemps, cette année on remarque une accélération des actions concrètes. Ainsi, on observe que les actions RSE sont de plus en plus portées par les collaborateurs (à 85%) et moins par les directions d’entreprise (à 65%). Ce pourcentage s’est inversé entre 2011 et 2014. Tous les salariés sont désormais consultés pour la définition des valeurs de l’entreprise et à tous les niveaux de responsabilité. (75% des salariés hors management et direction) et dans les enquêtes d’engagement on mesure également si ces valeurs représentent réellement ce qu’ils vivent !
Pour retrouver la liste des entreprises certifiées en 2015 : www.top-employers.com/fr
Jérémy Duris
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