En ce moment, les départements RH se digitalisent, ils s’équipent même à fond. Et parmi les outils qu’ils brûlent de mettre en place (ou de renouveler), on retrouve souvent l’intranet (old school) ou mieux, le portail RH (super tendance). Mais l’outil ne doit pas être une fin en soi au risque de se planter en beauté avec des salariés désengagés et désabusés.
Bon, de quoi on parle ? Les intranets RH sont des portails qui mettent à disposition des informations (CV, annuaire des collaborateurs, vie de l’entreprise,…). Ceux-ci évoluent aujourd’hui vers la transaction et le partage (en temps réel, si possible) à travers des portails RH. Leur credo ? Devenir un outil de travail opérationnel où il est possible de gérer ses absences, de demander des congés, de postuler à des formations, de benchmarker son salaire… Souvent, le portail RH est personnalisé en fonction du profil : salarié, manager, etc.
Trop compliqué, trop rigide
Un des écueils fréquents chez les intranets est leur complexité voire leur rigidité. En effet, les utilisateurs rencontrent des difficultés pour naviguer, c’est-à-dire accéder aux facilement aux informations. Et pour cause, les informations sont généralement trop nombreuses, dispersées et mal rubriquées.
Autre problème : l’écrit n’est pas la chose préférée des salariés. En conséquence, ils n’ont pas la patience de consulter tout le volume d’informations disponibles. De plus, ils vont montrer une réticence envers une communication unilatérale (top-down) qui exclut l’échange.
La technologie peut aussi s’avérer un frein. Quand on met en place un intranet, il n’est pas rare que celui-ci devienne rapidement obsolète et ne soutienne absolument pas la comparaison avec des réseaux type Facebook ou Twitter. Si l’espace n’est pas séduisant, interactif, les salariés s’en détournent comme on s’est détourné d’un Nokia pour filer vers l’Iphone…
Les collaborateurs sont négligés
L’intranet, c’est souvent « la direction vous parle ». Que c’est frustrant pour tous ces salariés ou managers qui ont des choses à dire et qui veulent débattre sur leurs métiers, leur business, leurs carrières. Rapidement, ils se mettent dans le schéma : si je n’ai pas mon mot à dire, pourquoi j’utiliserai cet intranet ? Sans interaction, l’intranet est un échec !
Engager, ça veut aussi dire faire attention à sa cible. Cela signifie être capable de lui fournir des informations qui vont l’intéresser, la stimuler. La personnalisation des informations est régulièrement négligée par les intranets. Prenons un exemple : l’intranet propose une brève sur un événement organisé par l’entreprise. Or, cette brève pourrait tout aussi bien se retrouver sur un média généraliste. Où est l’engagement ? Si cette brève avait fait un focus sur un ou deux salariés présents à l’événement en recueillant leur témoignage, les autres collaborateurs auraient fait preuve d’une plus grande curiosité. Et ils auraient été engagés !
Comment créer l’engagement ?
Il faut d’abord corriger tous les écueils dont j’ai précédemment parlé. Et il peut être extrêmement utile de mettre en place des forums de discussion voire un réseau social d’entreprise. Selon une étude publiée par Idaos Lab, lorsqu’une entreprise dispose d’un réseau social d’entreprise, les salariés sondés estiment qu’il est nécessaire de réunir quatre éléments :
- Une organisation active du Top Management ;
- Une animation dédiée par un community manager ;
- L’identification de besoins utiles ;
- La participation active d’une communauté de « champions » en interne.
Sur ce point, Valeo est un excellent exemple. L’équipementier automobile propose des forums d’échange par métier sur son intranet. Des ingénieurs aux quatre coins du globe, qui travaillent tous par exemple sur le radar de recul, vont disposer d’un espace pour confronter leurs idées et s’aider mutuellement à résoudre des problématiques complexes.
L’engagement des salariés, c’est aussi le fait de laisser s’exprimer les collaborateurs. Même si l’outil est public, on peut relever la très belle initiative de la part de BNP Paribas et son très innovant espace sur Pinterest, BNP Paris Careers on Pinterest. Les collaborateurs postent des photos sur leurs métiers et leurs cadres de travail. Sur ce Pinterview, on retrouve même des animations très originales comme ce roman-photo retraçant l’évolution des métiers de la banque depuis plus 150 ans. Les salariés s’emparent de leurs métiers et partagent leur fierté d’être dans cette entreprise.
Autre exemple, celui de Castorama. Leur dispositif interne s’est réorganisé autour du concept « une entreprise qui se parle ». Grâce à leur réseau social interne, les salariés partagent leurs opinions sur ce que peut ou doit être le service client et échangent sur les bonnes pratiques.
Pour conclure, un intranet efficace est celui qui mise sur la personnalisation des informations et le collaboratif. A débattre…
A vous de jouer maintenant !
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Source
Jérémy Duris
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