A l’approche du 8 mars, Journée Internationale de la Femme, focus sur les enjeux autour de l’égalité professionnelle. Clairement, des progrès restent à faire ! La communication, interne et externe, a son rôle à jouer.

Commençons par une étude menée en 2013 par l’institut LH2. Environ 8 femmes sur 10 déclarent « être régulièrement confrontées à des attitudes ou des décisions sexistes » au travail.

Les remarques blessantes ou humiliantes font ainsi parties de leur quotidien. Pour beaucoup d’entre elles, des phrases telles que « elle est hystérique », « elle fait sa blonde » ou encore « elle est de mauvaise humeur, elle doit avoir ses règles », sont monnaie courante. Des manifestations sexistes qui, pour 92% des personnes sondées, ont un impact négatif sur la confiance en soi et les déstabilisent dans leur travail. La carrière des femmes est aussi impactée par ces attitudes puisque 54% d’entre elles estiment avoir rencontré un frein professionnel en raison de leur sexe : absence d’augmentation ou de prime, de promotion ou d’attribution de mission.

Les femmes éloignées du marché du travail

La France compte quelque 13,5 millions de femmes sur le marché du travail, soit 48 % de la population active. Pour le Cese, ces chiffres ne reflètent pas la légitimité auxquelles les femmes devraient prétendre dans le milieu professionnel. En cause, les deux déterminants principaux de l’activité féminine que sont la composition familiale (nombre et âge des enfants) et le niveau de diplôme.

D’une part, les femmes peinent davantage que leurs homologues masculins à trouver un emploi et l’exercer à plein temps, et, d’autre part, elles ont des niveaux de qualification plus bas qui limitent leurs accès à certains métiers. De plus, les contraintes pratiques et financières liées à la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle reposent « quasi exclusivement » sur les femmes et impliquent souvent leur retrait du marché du travail.

En termes de rémunération, les inégalités aussi persistent.

D’après l’Insee, un ouvrier percevait en 2011 un salaire mensuel moyen de 1.680 euros alors qu’une ouvrière percevait 1.398 euros, soit 282 euros d’écarts (-16,8%). Pour la catégorie des cadres, l’écart est encore plus grand puisque que le salaire mensuel moyen d’un cadre de sexe masculin s’élevait à 4.302 alors que celui d’une femme cadre s’élevait à 3.362 euros (-21,8%).

Communiquer autour de l’égalité professionnelle

Il s’agit d’un sujet très sensible pour les entreprises. Beaucoup de salariés, surtout les hommes, pensent que l’égalité professionnelle est aujourd’hui une réalité. A ce titre, les actions mises en œuvre ou les communications portant sur l’égalité professionnelle peuvent créer en interne des réactions de rejet ou de lassitude. De fait, les directions hésitent à valoriser certaines catégories de salariés (femmes, personnes handicapées, personnes d’origines sociales ou ethniques minoritaires).

C’est pourtant une des clés du débat autour de l’égalité professionnelle. Comme nous l’avons noté à travers les différentes études citées plus haut, les femmes ne bénéficient pas des mêmes opportunités de succès que les hommes. Des actions correctives sont nécessaires. Ces actions concrètes (sur les conditions de travail, les congés parentaux, la mise à disposition de crèches d’entreprises, etc) doivent être accompagnées par une communication spécifique.

Il est important de créer un « petit buzz » à travers des outils simples et qui sensibilisent efficacement sur le sujet. Peu importe le média, ce qui compte est d’élaborer un message adapté à la réalité interne vécue par les salariés pour atteindre un objectif global : de meilleures conditions de travail (sentiment partagé d’une égalité professionnelle et salariale, plus de cohésion au sein des équipes, éviter les tensions liées au stéréotype, etc). Dans ce contexte, la communication interne a un véritable rôle à jouer et elle ne doit pas se dérober par peur de froisser d’autres parties prenantes de l’entreprise.

En externe, dans le cadre d’une communication de recrutement par exemple, se positionner clairement sur l’égalité professionnelle peut s’avérer un excellent pari pour toutes ces entreprises n’intégrant pas suffisamment de femmes dans leurs effectifs. Parce que leurs métiers sont traditionnellement masculins (trop « physiques », trop « techniques »), elles ne doivent pas hésiter à montrer une attitude proactive. Pourtant, elles se heurtent à cette problématique : comment créer le bon message sans être « cliché » ou « excluant » ? Une piste est de considérer que l’enjeu se situe non pas au niveau des compétences mais bien des mentalités. Et pour faire évoluer les mentalités, il faut des arguments forts et des messages qui interpellent. La demi-mesure n’est pas la solution. Communiquer sur le recrutement de femmes réclame une réelle prise de risques !

Auteur

@jeremyduris

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Thibaud Michel

Co-fondateur de l’agence Twinin chez Twinin
Joueur invétéré de concepts pub. Tombé dans le RH par hasard mais aujourd’hui parfaitement accro… Applaudissez ou fusillez mes articles je me ferai un plaisir de vous répondre !